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Épargne collective

La collecte en gestion collective retrouve des couleurs

Créé le

23.09.2014

-

Mis à jour le

30.09.2014

Avec un encours de 785 milliards d'euros à fin août, la gestion collective française affiche une progression de 18 milliards d'euros par rapport à l'année précédente. Cette progression s'explique en partie par les performances des marchés depuis le début de l'année à hauteur de 11 milliards d'euros et par les souscriptions nouvelles pour 7 milliards d'euros. Les indicateurs économiques américains sont bien orientés et dans la zone euro la Banque centrale européenne (BCE) a montré qu'elle était décidée à tout faire pour relancer l'activité (on en a eu la preuve début septembre). Le niveau historiquement peu élevé des taux d'intérêt et les résultats des entreprises qui, bien souvent, dépassent les prévisions ont complété le tableau. Les Bourses vont encore profiter des interventions des banques centrales. Comme les taux d'intérêt restent peu élevés, les actions n'ont pas grand-chose à craindre de leurs concurrentes à revenu fixe, les obligations. Les capitaux continuent donc à affluer en Bourse.

En dépit d'une absence de rendement, les fonds de trésorerie attirent

Après un début d'année difficile, la collecte est à nouveau positive depuis le mois de juin. Si l'on compare à la situation de l'année dernière à la même époque, les changements sont importants. Tout d'abord, en août 2013, sur les dix principales classes d'actifs, huit étaient en situation de rachat contre trois en 2014. Les fonds monétaires présentaient une situation de rachat à hauteur de 10,5 milliards d'euros pour une souscription positive en 2014 de 1,7 milliard d'euros. Ce retour des entreprises sur les produits de taux s'opère dans un contexte de baisse de l'EONIA qui est passé de 0,16 % en décembre à 0,02 % en août 2014. Les annonces de la BCE sur la baisse des taux devraient prolonger encore l'absence de rémunération de la trésorerie des entreprises.

Les fonds d'actions profitent de la performance des marchés mais peinent à retrouver l'attrait des investisseurs. Avec une collecte positive de l'ordre de 600 millions d'euros depuis le début de l'année, la situation est sans comparaison avec les rachats de 5 milliards d'euros que ces fonds affichaient un an plus tôt.

Les fonds d'obligations avantagés par la FED et la BCE

Les banques centrales sont un facteur de soutien des marchés obligataires. Durant l'été, la FED a annoncé que les hausses de taux se feront à un rythme plus faible que par le passé. La BCE ouvre la porte à un accroissement ou à un prolongement des politiques monétaires non conventionnelles. Cette politique de forward guidance des banquiers centraux s'est traduite par un rallye obligataire durant tout l'été. Les investisseurs ont réalloué leurs poches taux au profit du crédit, de la dette des pays périphériques et des émergents. Au final, les fonds d'obligations enregistrent une collecte nette de plus de 7 milliards d'euros depuis le début de l'année. Les assureurs subissent sur ce segment des rachats supérieurs aux souscriptions de 1,4 milliards d'euros. En revanche, les banques via leur clientèle institutionnelle enregistrent une collecte nette de 5,7 milliards d'euros. Les spécialistes sont également à la fête avec des souscriptions nettes de 2,8 milliards d'euros. Les fonds d'obligations de droit français (hors mandat) représentent à fin août un encours de près de 100 milliards d'euros, en progression de 12 milliards d'euros sur un an.

Ces bons résultats permettent à la France de se replacer dans peloton de tête de l'industrie au niveau européen. Après avoir perdu du terrain en particulier sur le Royaume-Uni et les pays nordiques depuis 2008, l'année 2014 pourrait être celle de la reconquête.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº776