Commencée dans l’optimisme, l’année 2011 se sera au final révélée très décevante en matière de M&A bancaires. La plus grosse opération annoncée aura été le rachat de l’activité de banque en ligne du néerlandais ING aux États-Unis par l’américain Capital One, pour un montant de 9 milliards de dollars. La poursuite du mouvement de consolidation bancaire en Espagne, les nombreux retraits observés dans le métier du private equity et le démantèlement précipité de la banque franco-belge Dexia figurent parmi les principaux événements des 12 derniers mois. Mais cette année 2011 aura surtout été marquée par l’intensification du nombre des cessions d’
En 2012, la nécessité de se restructurer sera encore plus forte pour le secteur bancaire européen, ce qui devrait contribuer à animer le marché des fusions-acquisitions mondiales. Les ventes d’actifs contraintes et défensives vont se multiplier au cours des prochaines semaines à mesure que l’on se rapproche de la date butoir fixée par l’Autorité bancaire européenne en octobre
Portefeuilles de crédits ou immobiliers, filiales situées dans des zones géographiques non prioritaires, métiers non stratégiques… les actifs potentiels à céder sont très nombreux, comme en témoigne le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) qui évalue à pas moins de 1 300 milliards d’euros la valeur des actifs non stratégiques des banques européennes. La difficulté sera alors de trouver des acquéreurs au prix souhaité. En raison des conditions de marché peu favorables et d’une visibilité d’autant plus faible que l’horizon macroéconomique s’assombrit, les acquéreurs ne seront pas légion. Les faibles niveaux de valorisation actuels pourraient néanmoins représenter une motivation supplémentaire pour les futurs acheteurs. Déjà plusieurs catégories de prétendants se dessinent. Au-delà des fonds d’investissement, on devrait voir sur le devant de la scène les banques américaines et japonaises ayant retrouvé une capacité bénéficiaire, ainsi que les grands acteurs des pays émergents désireux d’acquérir des savoir-faire non disponibles au niveau domestique. Les banques européennes les plus rentables pourraient également en profiter pour se renforcer à bon compte.
Le mouvement de « deleveraging » attendu semble si rapide et massif que l’on est en droit de s’interroger sur ses conséquences. Deux retiennent en particulier mon attention. D’une part, les banques devront veiller à ne pas se séparer de leurs « pépites » dans la précipitation, se privant ainsi de sources de profits futurs. D’autre part, cela pourrait nuire gravement au financement des économies occidentales en raison d’un risque accentué de pénurie du crédit. Ainsi, il apparaît que les régulateurs ont probablement joué les « apprentis sorciers » en déclenchant un processus dont ils n’avaient pas mesuré l’ampleur.