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Investissement

La mécanique du Plan Juncker se précise

Créé le

10.08.2015

-

Mis à jour le

31.08.2015

Chose promise, chose due : le Fonds européen d’investissement stratégique (FEIS), imaginé par le président de la Commission Jean-Claude Juncker à son entrée en fonction en novembre dernier, est sur les rails. Le règlement l’instituant a été promulgué le 1er juillet et le comité de pilotage institué dans la foulée. Manque le comité d’investissement, dont les 8 experts et le président doivent être adoubés par le Parlement à la rentrée. Dans l’intervalle, la Banque Européenne d'Investissement (BEI), bras armé du Plan Juncker, a déjà utilisé ses moyens existants pour réaliser les premiers financements. 14 projets ont été soutenus à hauteur d’un peu moins de 2 milliards d’euros, auxquels il faut ajouter 30 projets financés par le Fonds européen d’investissement (FEI), filiale de la BEI dédiée aux PME. Parmi eux, un nombre non négligeable de projets français : trois pour la BEI et une dizaine pour le FEI, selon Bercy qui a souhaité mettre en avant l’un d’eux, Capenergie 3 d’Omnes Capital. La BEI prend une participation de 50 millions d’euros dans ce fonds dédié aux énergies renouvelables qui cible une enveloppe totale de 200 millions et qui compte déjà le Crédit Agricole et la Banque Postale parmi ses investisseurs. « L’exemple de Capenergie 3 montre que le Plan Juncker se veut pragmatique, a ainsi souligné le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, à la signature de la prise de participation fin juillet. Nous n’allons pas chercher nous-mêmes les projets à financer, mais nous nous appuyons sur des acteurs qui ont les connaissances et un track record en matière d’investissements innovants. » Depuis son lancement, les promoteurs du Plan Juncker n’ont en effet de cesse d’assurer que les projets financés ne seront pas le résultat d’un choix politique. « Il n’y a pas d’allocation par pays. Ce sera le résultat d’un process coopétitif », a répété Carlos Moedas, Commissaire européen pour la recherche. Certes, à travers le Commissariat général à l’investissement, l’État français aide à l’identification d’investissements potentiels, mais les dossiers sont soumis au FEIS directement par les porteurs de projets. Certains sont ainsi transfrontaliers, comme celui de 300 millions d'euros de la banque régionale franco-allemande SaarLB, pour le financement de projets d’énergies renouvelables de petite dimension. La BEI lui a apporté une garantie de 150 millions d’euros en juillet.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº787