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Équilibres internationaux

La guerre en Ukraine fragilise la rentabilité de plusieurs secteurs

Créé le

13.07.2022

-

Mis à jour le

16.08.2022

L’impact direct de la guerre est limité au regard du faible poids des échanges de biens et services de la Russie et de l’Ukraine dans le commerce mondial qui s’établit respectivement à 2,1 % et moins de 0,4 %. C’est ce qui ressort d’une étude d’Allianz Trade (ex-Euler Hermes) qui alerte toutefois sur les impacts indirects de la « flambée actuelle des prix de l’énergie et des matières premières et des perturbations supplémentaires dans les chaînes d’approvisionnement ». Représentant avec l’Ukraine un quart des exportations mondiales de blé et pesant près de 10 % du pétrole mondial, la Russie est un fournisseur important dans la filière de l’énergie, de la métallurgie et de l’agroalimentaire.

Pour Allianz Trade, si l’Europe est la plus exposée au risque d’un arrêt brutal de la production d’énergie par la Russie, ses effets seraient cependant limités. Par ailleurs, si les prix de l’énergie et des matières premières hors énergie restaient à des niveaux élevés, « le choc sur la croissance du PIB de la zone euro se situerait entre - 1,2 pp et - 2,3 pp », les secteurs de la métallurgie et de l’énergie étant les plus exposés à un choc de rentabilité estimé à « plus de 20 pp de marges d’EBITDA ». Un bond du prix des matières premières hors énergie de 50 % à 70 % pourrait, à revenus constants, effacer les profits des secteurs de l’énergie, de la métallurgie, des équipements ménagers, du transport routier, de la chimie et des machines et équipements.

Dans son bulletin économique de mars, la Banque Centrale Européenne juge de son côté relativement importante la part des échanges commerciaux de la zone euro avec la Russie et les pays d’Europe centrale et orientale particulièrement exposés aux conséquences de la guerre et voit la demande étrangère adressée à la zone euro baisser de 9 % en 2021 à 4 % en 2022.

L’institution ajoute que des coûts de l’énergie durablement élevés et une perte de confiance pourraient peser sur la demande, la consommation et l’investissement et représenter de nouveaux risques haussiers pour l’inflation.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº868