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Propos introductifs

Le Financial Risks International Forum : l’événement scientifique en faveur de la stabilité financière

Créé le

30.08.2018

-

Mis à jour le

14.09.2018

La 11e édition du Financial Risks International Forum – organisée par l’Institut Louis Bachelier et qui s’est déroulée les 26 et 27 mars à la Chambre de Commerce et d’Industrie de la région Paris-Île-de-France  – a permis à des chercheurs académiques du monde entier, dont un prix Nobel d’économie, des professionnels, ainsi que des régulateurs de compléter l’état de l’art et de confronter leurs points de vue sur les risques pesant sur le secteur financier et les moyens de les gérer.

Après les FinTechs l’an dernier, la thématique du Risk Forum 2018 s’est inscrite dans une tendance à la fois d’actualité et déstabilisante pour le secteur financier (banques, assurances, gestion d’actifs) en portant sur l’émergence des risques extra-financiers dans la finance et l’assurance.

La menace des risques extra-financiers s’accroît…

Il faut dire que, depuis la crise financière de 2008, ces risques, dont la prise de conscience est relativement récente, ont considérablement augmenté. Si bien qu’ils ont pris davantage d’importance pour les acteurs du secteur et les régulateurs. Et ce contexte mouvant nécessite l’appui de la recherche scientifique de haut niveau pour comprendre, analyser, modéliser et gérer au mieux ces risques extra-financiers, comme l’a confirmé Marie Brière, directrice scientifique du Risk Forum, en introduction de l’événement : « Le climat, la longévité et les cyber risques ont de nouveaux impacts sur les marchés financiers. Le Risk Forum est l’occasion idéale d’échanger et de débattre de la gestion de ces nouveaux risques par le secteur financier. »

…et ces risques eux-mêmes sont multiples

De fait, dès la première session plénière consacrée au risque de longévité, les participants au Risk Forum ont eu un premier aperçu des menaces planant sur la stabilité financière, avec l’exposé de David Blake, professeur de finance à la Cass Business School (London), qui a détaillé les défis liés à la longévité : « La longévité va-t-elle continuer d’augmenter ? Les avis d’experts sont divisés sur cette question avec une vision optimiste et une autre pessimiste qui s’opposent, mais l’amélioration de l’espérance de vie est globalement sous-estimée. » Et d’ajouter : « L’augmentation d’un an de l’espérance de vie implique une hausse des pensions de retraite de 3 %. » Face à de tels chiffres, les assureurs auront besoin du relais des marchés de capitaux pour gérer les risques de longévité.
Au cours de la deuxième session plénière, Lars Peter Hansen, de l’Université de Chicago et prix Nobel d’économie 2013, a abordé l’incidence du changement climatique sur la modélisation du prix des actifs financiers. Selon l’éminent chercheur, le risque climatique engendre différents niveaux d’incertitude, qui doivent être intégrés dans les modèles mathématiques utilisés dans la tarification des actifs financiers. Ce travail scientifique permet ainsi de fournir des outils d’évaluation pertinents en matière de politique économique.
Enfin, la troisième conférence plénière, menée par Ross Anderson, professeur d’ingénierie et de sécurité informatique à l’Université de Cambridge, a porté sur la sécurité informatique et les cyber-risques, qui sont devenus des enjeux majeurs pour le secteur financier. Après avoir défini et catégorisé les différents cyber-risques, le chercheur britannique a estimé que les coûts liés à la prévention de ces risques étaient trop élevés et qu’il était préférable de réorienter une partie de ces dépenses dans la poursuite effective des cyber-criminels. Une recommandation à méditer pour les décideurs publics et les banques, qui mobilisent beaucoup de fonds dans la sécurité informatique.
Dans les pages suivantes, vous trouverez un aperçu plus exhaustif du Risk Forum 2018, avec les interviews de ses instigateurs et de ses principaux protagonistes.

À retrouver dans la revue
Revue Banque NºHOF2018