Le moins que l'on puisse dire, c'est que les fonds souverains savent cultiver le mystère autour de leur stratégie d'investissement. Le China Investment Corporation (CIC) n'a pas dérogé pas à la règle à l'occasion de l'Asian Financial Forum, les 13 et 14 janvier derniers.
La Chine compte à l'heure actuelle quatre fonds
Eviter les risques de conflits d'intérêt
Depuis 2011 il convient de distinguer CIC International, la branche internationale de CIC basée à Hong Kong, de Central Huijin, la branche chargée de la gestion des investissements domestiques. Cette clarification a été jugée nécessaire à cause de l'importance des prises de participation de CIC dans les banques de Chine
Ding Xuedong, le nouveau CEO de CIC International, a fortement insisté sur le fait que les Etats-Unis restaient "le pays le plus attractif pour les investissements, même si le coût du travail (y) a beaucoup augmenté", a-t-il précisé. Le secteur de l’énergie et des matières premières, et en tout premier lieu, les gaz de schistes – "un sujet important" -, figurent parmi les secteurs auxquels le fonds souverain s'intéresse plus particulièrement.
Ces dernières années, les investissements de CIC se sont concentrés sur le secteur de l'énergie, des matières premières et de l'immobilier. Les Etats-Unis ont effectivement constitué la principale terre d'accueil de ces
Europe : retour de flamme en vue ?
Les investissements dans le secteur des matières premières ont vocation à atténuer la situation de dépendance de la Chine, qui importe les 3/5e de son pétrole. Elle est devenue en 2012 le premier pays importateur de pétrole, devant les Etats-Unis. C'est également dans le cadre de cette stratégie que CIC a acquis, en 2011, 30% de GDF Suez Exploration & Production International SA, une filiale de GDF Suez spécialisée dans l'exploration et la production, pour un montant de 4,2 milliards de dollars.
Cette opération, parmi d'autres, témoigne d'un regain d'intérêt pour l'Europe : "L’Eurozone a du potentiel, dans les secteurs des infrastructures, des PME et du résidentiel. Néanmoins, « on part de très bas »", a rappelé Ding Xuedong, faisant allusion aux levées de boucliers qui ont accompagné la première vague d'investissements des fonds souverains en
Interrogé sur la composition d’un portefeuille théorique d’investissements, M. Xuedong a répondu qu'"à titre personnel, il en investirait 40% en Europe, pour la sûreté des investissements, 30% aux Etats-Unis, 25% en Asie et 5% dans le reste du monde."
Il semble bien, néanmoins, que le secteur financier ne constitue plus une priorité pour le CIC. Sa dernière opération significative dans le secteur financier a été un ticket de 80 millions de dollars à l'occasion l'IPO du Moscow Exchange, en février 2013 (sur les 499 millions levés). Les motivations de cet investissement seraient, selon les analystes, avant tout politiques, afin de consolider encore davantage le partenariat économique que les autorités chinoises et russes ont à cœur d'instaurer.