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Crédit aux sociétés

Redressement graduel des encours de crédits aux sociétés non-financières fin 2010

Créé le

14.02.2011

-

Mis à jour le

01.03.2011

Au second semestre 2010, les encours de crédits aux sociétés ont renoué avec une croissance positive (+1,5 % sur un an en fin d’année), après une baisse en 2009 (-1,6 ​ % en fin d’année) et début 2010. De même, le flux des nouveaux crédits accordés aux sociétés non-​financières (cumul 12 ​mois) s’est stabilisé en 2010 (+1 % sur un an) après un repli de 21 ​ % en 2009.

Cette reprise reste pour l’instant modérée, beaucoup plus que celle des crédits aux ménages. De plus, la croissance du PIB devrait atteindre 1,5 ​ % en 2010 et 1,7 % en 2011, ce qui aurait pu conduire à une reprise un peu plus marquée du crédit aux sociétés.

La demande des entreprises augmente progressivement

En fait, leur besoin de financement (différence entre d’une part les profits non-distribués et d’autre part les dépenses d’investissement et de stocks) est resté assez modéré. L’investissement s’est redressé, mais à pas lents (0,9 ​ % sur un an prévu au quatrième trimestre 2010, et -1,7 ​ % en moyenne annuelle). Après la récession de 2008-2009, ​apparaissent des besoins de renouvellement et de modernisation des équipements. Mais les entreprises demeurent très prudentes du fait des incertitudes sur les perspectives de débouchés et du manque de visibilité sur l’environnement économique et financier mondial. De même, elles ont continué à réduire leurs stocks, à hauteur de 19 ​milliards, après un record de -31 milliards en 2009. Les dépenses des entreprises se sont au total accrues d’environ 5 % en valeur.

Dans le même temps, les profits non-​distribués sont restés à peu près stables en 2010 : les entreprises ont bénéficié de la reprise des gains de productivité et de la suppression de la taxe professionnelle ; mais les profits ont été affectés par la remontée des coûts intermédiaires et la faible hausse des prix de production.

Au total, le besoin de financement s’est élargi mais est resté assez modéré, soit 34 milliards (contre une moyenne de 54 milliards par an en 2005-2008). De plus, les entreprises (notamment les grandes) ont continué à recourir aux financements de marché (titres de créances négociables et obligations). D’où un redressement seulement graduel de la demande de crédit.

Des évolutions différentes selon la taille des sociétés

Les tendances sont assez contrastées par type de crédit. Le rythme de baisse des encours de crédits de trésorerie s’est nettement réduit : ​-3,6 ​ % sur un an fin 2010 contre -14,7 ​ % fin ​2009. En revanche, la croissance des crédits investissement est restée stable : ​+3,6 % fin 2010 comme fin 2009.

Les évolutions sont également différentes en fonction de la taille des entreprises. En décembre 2010, les encours de crédits mobilisés ont progressé de 3,6 % sur un an pour les PME indépendantes et micro-entreprises (23 ​ % du total des crédits entreprises) et de 6,9 % pour les PME appartenant à un groupe (7 ​ % du total). En revanche, ils restaient en baisse de -2,2 ​ % pour les grandes entreprises (15 ​ % du total) et de -10,9 ​ % pour les holdings (16 % du total).

En 2011, les crédits aux sociétés devraient accélérer plus nettement. Les dépenses des entreprises vont en effet se redresser : l’investissement productif devrait s’accroître de 3 % en volume et le mouvement de reconstitution des stocks devrait enfin se mettre en place. Par ailleurs, les profits seront en hausse assez modérée, l’accroissement des gains de productivité étant compensé par la hausse des coûts intermédiaires. Le besoin de financement des sociétés devrait donc se creuser à près de 60 ​milliards contre 34 en 2010. En d’autres termes, le taux d’autofinancement passerait de 80 % en 2010 à 71 % en 2011. La demande de crédit va être ainsi plus soutenue, ce que confirment les récentes enquêtes crédit de la Banque de France.

Le flux de nouveaux crédits accordés (cumul 12 mois) devrait ainsi connaître une hausse de l’ordre de 10 % en 2011 et l’encours de crédit progresserait alors de 4 % sur un an fin 2011.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº734