SEPA : Goulet d’étranglement en vue

La fin 2013 s’annonce agitée pour les professionnels concernés par la mise en œuvre du SEPA [1] . Selon Hugues Chevillard de Bfinance, qui a publié en janvier une étude sur le sujet, « nombre d’entreprises ne sont toujours pas prêtes, en particulier en matière de prélèvement. 97 % des grands corporates que nous avons interrogés n’utilisent pas le SDD et la plupart prévoient de finaliser leur migration aux prélèvements européens au quatrième trimestre, c’est-à-dire au dernier moment. »

Les grandes banques quant à elles sont prêtes. Toutefois, la qualité du service est parfois jugée sévèrement. Selon le consultant, « les entreprises ne sont pas totalement satisfaites par la qualité des retours. Par exemple, les fichiers de rejets de virements ou de prélèvements n’étant pas encore normalisés, ils ne répondent pas toujours aux attentes des entreprises en matière d’information sur les raisons des dysfonctionnements. »

Pour Bfinance, l’intérêt de SEPA pour les entreprises est évident, notamment en matière de frais bancaires, car « il incite les banques européennes à harmoniser les frais qu’elles facturent aux clients. Dans ce domaine, les banques allemandes sont les plus transparentes et les plus compétitives ; les autres banques ont tendance à se rapprocher de ce modèle. ​»

Pour l’instant, les trésoriers ne voient que les coûts générés par le passage au SEPA et les dérapages budgétaires, mais sur le long terme, ils pourraient y gagner.

1 Le Single Euro Payments Area crée des moyens de paiement européens : le virement c'est-à-dire le SCT (Sepa Credit Transfert) et le prélèvement, c'est-à-dire le SDD (Sepa Direct Debit). Ils cohabitent avec les moyens de paiement nationaux qui devraient en principe disparaître le 1er février 2014.