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Banques françaises

Les banques vont continuer à réduire les coûts et repenser leurs infrastructures en 2021

Créé le

17.02.2021

Les transformations entraînées par la crise de la Covid en 2020 devraient se poursuivre et offrent de nouvelles opportunités pour baisser les coûts.

Alors que les résultats 2020 des grandes banques françaises sont marqués par une baisse des revenus liés aux effets de la crise, l’incertitude plane sur leur évolution. « En 2021, la vraie question sera celle de la croissance des revenus. Sur les métiers de détail, les banques vont accompagner le replacement des excès de dépôts constitués en 2020 pour la partie qui ira vers de l’épargne à plus long terme. La croissance des revenus dépendra de la capacité des banques à générer plus de commissions que par le passé et à compenser la pression sur la marge d’intérêt », estime Maxence le Gouvello, directeur général et fondateur de Timat Partners. Si les revenus de la banque de détail ont été sous pression en 2020, ceux de la banque d’investissement ont été bons, et des métiers comme l’assurance ou la gestion d’actif ont connu de bonnes performances commerciales.

L’année 2020 a été marquée par une hausse du coût du risque, auparavant très bas, et par la baisse des coûts, mais aussi par des changements mis en place du fait de la crise et des confinements. « L’exercice 2020 n’a pas été si mauvais, avec une décélération des revenus moins forte que celle des coûts. Il sera peut-être difficile de répliquer cet effet “ciseaux” positif en 2021. Les banques annoncent que la base de coût devrait être plus stable ou en légère baisse. Mais à moyen terme les transformations entraînées par la crise Covid ouvrent de nouvelles opportunités pour continuer à réduire les coûts. Il y a une accélération très claire des usages du digital d’un côté, et de l’autre les banques vont repenser leurs infrastructures (télétravail, espace immobilier, taille des réseaux d’agences) », anticipe l’analyste, précisant que les baisses de coûts étaient entamées depuis 3 ou 4 ans et commencent à porter leurs fruits, concernant les bénéfices des investissements faits dans le digital.

Les défauts attendus sur le Prêt garanti par l'État (PGE) ne sont pas source de grande inquiétude pour 2021. « Si le coût du risque a progressé fortement en 2020, il ne faut pas oublier qu’il comporte des provisions sur pertes futures du fait des mécanismes de la norme IFRS 9. Le discours des banques a été d’estimer que la charge du risque baisserait en 2021. Les banques ont été assez prudentes dans l’octroi de crédit dans un contexte de ralentissement de la demande très clair sur le crédit consommation. Sur les crédits aux TPE et PME, elles ont fait leur travail concernant les PGE, et comme l’État apporte jusqu’à 90 % de garantie, il y aura des pertes, mais limitées. À ce stade, cela semble déjà bien contrôlé et, il ne faut pas l’oublier, cela est pour partie provisionné », assure Maxence le Gouvello. Reste à voir l’évolution de l’activité dans une conjoncture très incertaine, alors que les banques françaises demeurent en quête de rentabilité.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº854