Une tonne de CO2, c’est ce que génèrent 1 000 euros placés sur un compte rémunéré ou un livret du Crédit Agricole, selon un classement élaboré par le cabinet de conseil Utopies. La même somme orientée sur le même type de support mais à La Banque Postale pollue beaucoup moins : 481 kg.
Pour réaliser ce classement, Utopies a tenté d’obtenir la collaboration des banques mais peu ont accepté. Les informations utilisées pour le classement sont donc publiques et issues des bilans consolidés des établissements. « La répartition sectorielle des crédits aux entreprises détermine très largement l'empreinte carbone des banques », explique Stanislas Dupré, directeur général d’Utopies. Mais ces documents publics manquent parfois de précision. « Par exemple, parmi les actifs détenus par les banques, on trouve une petite proportion d’actions sans que soient précisés les noms des valeurs détenues, explique Stanislas Dupré. Pour attribuer une empreinte carbone à ces actifs, nous avons cherché à estimer la proportion d’entreprises fortement polluantes comme les sociétés pétrolières. Pour cela, nous avons utilisé des hypothèses élaborées grâce à des experts, notamment des personnes qui travaillent à la direction financière des quelques banques qui nous ont aidés. »
Outre ces difficultés méthodologiques, est-il vraiment juste d’établir un lien entre l’épargne placée dans une agence et l’ensemble du bilan d’un groupe bancaire ? « Cela n’est en effet pas totalement satisfaisant mais nous avons dû travailler avec les informations dont nous disposions, répond Stanislas Dupré. Quand les banques nous donnerons des données plus fines, nous les intégrerons. »
