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Financement alternatif

Le crowdfunding, un nouveau marché pour les banques

Créé le

18.10.2013

-

Mis à jour le

28.03.2014

Les plates-formes de finance participative qui mettent en relation directe épargnants et porteurs de projets ont le vent en poupe. Si ces sites Internet surfent sur l’idée qu’il est possible d’emprunter en se passant des banques, ces dernières s’intéressent de plus en plus à ce qui représente pour elles un marché à investir. « Nous sentons très nettement cette tendance de la part de banques et de grands groupes. Il y a des initiatives de création de plates-formes et de partenariats avec des plates-formes », confirme François Carbone, cofondateur d’Anaxago et président de l’association Financement participatif France (FPF).

Des relations existent déjà entre plates-formes de crowdfunding et banques classiques, qui confirment « suivre avec attention » le secteur. Le Crédit Coopératif est actionnaire de Babyloan depuis son lancement, Crédit Mutuel Arkea est actionnaire de Prêt d’Union (cf. Pour en savoir plus). La Banque Postale s’est associée dès juin 2011 à KissKissBankBank. Tous les mois, la banque soutient financièrement un projet inscrit sur ce site, à hauteur de 50 % de l’objectif de collecte de fonds. La plate-forme Spear a monté une structure coopérative en s’associant à Société Générale, Crédit Coopératif et Crédit Municipal de Paris. La Nef a même lancé sa propre plate-forme, « Prêt de chez moi », qui finance depuis juin 2013 des projets de moins de 15 000 euros en Rhône-Alpes. BNP Paribas sponsorise le « Ulule Tour » depuis le 9 octobre et jusqu’au 26 novembre. Il s’agit d’organiser des rencontres entre financeurs et porteurs de projets. BNP Paribas ne prévoit pas de participer au financement des projets ni de les analyser. Mais la banque identifie ainsi des créateurs innovants qui se financeront au démarrage via la plate-forme Ulule, et pourraient ensuite faire appel à elle.

Modeste, le marché du financement participatif recèle un fort potentiel. Il représentait 25 millions d’euros en 2012. 33 millions d’euros ont été levés sur les plates-formes au 1er semestre 2013, et près de 70 millions d’euros devraient l’être cette année, selon FPF. L’association prévoit que le secteur pèse 6 milliards d’euros en 2020. « Nous n’y arriverons pas seulement avec la quinzaine de plates-formes actives en France aujourd’hui, mais aussi avec les acteurs classiques », estime François Carbone. Il voit dans cet intérêt des banques une émulation naturelle créatrice d’opportunités, preuve du dynamisme du crowdfunding.

L. B.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº765