Après deux années particulièrement difficiles, la Société Générale a remis le pied à l’étrier. En effet, elle vient d’acquérir la SMC, ce qui témoigne d’une ambition renouvelée en banque de détail dans l’Hexagone.
Au-delà de la prise de contrôle de la banque postale allemande par sa compatriote Deustche Bank et de la nouvelle acquisition du boulimique Banco Santander en Pologne, c’est surtout le rachat de la Société Marseillaise de Crédit (SMC) par le Crédit du Nord [1], filiale à 100 % de la Société Générale, qui retient l'attention (voir l'encadré 1). Plus qu’une acquisition, c’est tout un symbole alors que le procès Kerviel battait son plein.
Fondée en 1865, au début de l'âge d'or de la grande métropole portuaire du sud, la Société Marseillaise de Crédit est l'une des plus vieilles banques françaises. Nationalisée en 1982 puis privatisée en 1998, celle qui est aussi appelée « La banque du sud » a connu une succession d'actionnaires : du CCF, repris par HSBC (2000), aux Banques Populaires (2008) devenues BPCE en 2009 suite à leur rapprochement avec les Caisses d’Épargne. Pour autant, la SMC a toujours réussi à conserver son autonomie et sa marque. Aujourd’hui, c'est la plus importante banque régionale de France avec 200 000 clients, 1 400 collaborateurs et un réseau de 144 agences allant de Perpignan à Monaco en passant par Valence (encadré 2). En 2009, elle a réalisé un PNB de 193,4 millions d'euros et un résultat net de 39 millions.
Le Crédit du Nord réalise ainsi un rêve vieux de douze ans et surtout parachève son maillage territorial désormais constitué de huit banques, dont sept régionales. Malgré un prix jugé élevé par certains analystes [2], cette opération présente un véritable sens stratégique. Tout d’abord, elle complète idéalement son dispositif dans une zone géographique très porteuse [3] où la banque nordiste ne disposait pas jusqu’alors d’une implantation suffisante faute d’une marque forte et reconnue. À l’issue de l’opération, leur part de marché combinée passera à 4 % dans le Grand Sud et même à 6 % dans le département des Bouches-du-Rhône. De plus, elle s'inscrit parfaitement dans sa stratégie qui consiste à s'appuyer sur un réseau de banques régionales de proximité. Enfin, elle lui permet d’accroître de 12,2 % son PNB et de 15,3 % sa base de dépôts.
Quant à la Société Générale, cette opération représente non seulement une nouvelle étape dans sa stratégie de développement multi-enseignes, mais elle lui permet aussi de conforter sa place de 3e réseau en banque de détail dans l’Hexagone. Même s’il reste modeste à l’échelle du groupe, le rachat de la SMC est le signe d’une santé financière restaurée et, plus important encore, d’un appétit retrouvé qui pourrait se traduire prochainement par d’autres acquisitions. Alors que 2009 a été présentée comme une année de transition, 2010 pourrait être celle du renouveau.
Panorama des principales opérations dans le monde
Achevé de rédiger le 17 octobre 2010.
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