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Banques françaises

FBF : « Il est important de bien raisonner en écosystème »

Créé le

21.11.2019

Les banques françaises financent la transition énergétique de leurs clients particuliers en banque de détail – rénovation énergétique des bâtiments et véhicules plus propres notamment –, via des produits réglementés (éco-PTZ) et des offres commerciales très diverses.

Les banques françaises se sont engagées, encore récemment, le 2 juillet , à financer et accompagner la transition énergétique de leurs clients. Quels sont les enjeux de cet engagement pour la banque de détail ?

Les engagements de Place du 2 juillet 2019 confirment que les banques sont pleinement mobilisées dans le financement de la transition énergétique. Si les banques françaises contribuent activement, et à grande échelle, à son financement, elles le font aussi auprès des particuliers, en finançant notamment la rénovation énergétique des bâtiments et l’acquisition de véhicules plus propres.

Nous pouvons en effet rappeler que, le 11 décembre 2018, les banques françaises ont pris des engagements forts auprès du président de la République . Elles se sont engagées à proposer, chacune individuellement – car ce sont des politiques commerciales propres à chaque établissement – une offre de financement pour l'achat d'équipements de la maison moins énergivores ou de véhicule propre neuf ou d’occasion, à des conditions préférentielles pouvant porter sur les taux, les frais de dossiers ou les conditions d’assurance pour les véhicules. Les banques ont veillé à rendre très accessibles ces offres à conditions préférentielles et ont apporté auprès de la clientèle une information spécifique sur leurs sites Internet. Bruno Le Maire a souhaité faire un premier bilan de ces engagements le 19 juin dernier et a constaté qu’ils étaient tenus.

Cet engagement à financer la transition énergétique en banque de détail a ainsi été réaffirmé, mais il n’est pas nouveau : rappelons ainsi que l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) date de 2009. Le financement de l’économie est la priorité stratégique des banques françaises. Elles accompagnent ainsi les grandes mutations économiques de notre temps et remplissent leur mission de financement, avec des valeurs de crédit responsable, protecteur du client, et d’accompagnement des initiatives individuelles.

La mobilisation de l’industrie bancaire se traduit également par une grande diversité d’offres. Elle propose tout un éventail de solutions, telles que l’éco-PTZ, qui est un produit réglementé, mais aussi des produits individuels spécifiques à chaque établissement. Je renvoie à cet égard à la publication Banque et Climat de la Fédération bancaire française qui illustre les différentes solutions proposées par les banques françaises pour le financement des projets environnementaux de leurs clients.

Ainsi, pour financer un projet de travaux de rénovation énergétique, le client peut recourir à un crédit à la consommation et lui donner un usage « vert », recourir à un éco-PTZ, ou, si la rénovation énergétique se fait au moment d’une acquisition, le financement peut être porté par le crédit immobilier qu’il va souscrire.

Tout projet solvable de rénovation énergétique trouve aujourd’hui son financement bancaire.

Comment les banques perçoivent-elles l’éco-PTZ ? Est-il adapté, efficace, suffisamment souscrit ? 18 755 prêts ont été accordés en 2018, en baisse de 22,9 % par rapport à 2017.

L’éco-PTZ existe depuis dix ans et les banques ont toujours marqué leur soutien à ce produit, qui a nécessité, dès son lancement, des investissements informatiques importants et des programmes de formation des conseillers. Elles sont par ailleurs pleinement mobilisées dans sa distribution et ont contribué aux réflexions conduites par le gouvernement sur les conditions de sa simplification dans le cadre de la loi PACTE.

En juillet dernier, l’éco-PTZ a en effet été repensé afin d’être simplifié. Par exemple, auparavant, il fallait financer tout un bouquet de travaux pour pouvoir bénéficier d’un éco-PTZ ; désormais, le financement peut ne porter que sur une seule catégorie de travaux. C'est un élément d’incitation des ménages à prendre la décision de s’engager dans la rénovation énergétique de leur logement. Par ailleurs, tout logement de plus de deux ans peut désormais faire l’objet d’un éco-PTZ. L’éco-PTZ pour les copropriétés a également été simplifié.

Il est important de bien raisonner en écosystème. Les parties prenantes d’un financement de rénovation énergétique sont le client, les entrepreneurs auxquels il va avoir recours, les dispositifs publics apportant les aides et l’accompagnement auxquels il peut prétendre, et le financeur qui est la banque. Cette dernière, dont le métier est de financer les projets de ses clients, est pleinement présente et mobilisée, dans le cadre du crédit responsable, c’est-à-dire en s’assurant de la capacité de remboursement du ménage. La banque ne peut toutefois pas agir sans demande et projets de ses clients et sans la mobilisation de l’ensemble de l’écosystème.

Les banques sont prêtes à apporter leur contribution aux réflexions collectives sur les éléments pouvant favoriser la prise de décision des ménages. Le gouvernement déploie actuellement un plan de mesures destinées notamment à renforcer encore la simplification et la lisibilité des dispositifs existants, leur connaissance et leur accès.

Y a-t-il des difficultés – des freins réglementaires par exemple – pour accompagner la transition énergétique des clients en banque de détail ? Quelles sont les pistes de la FBF pour atteindre cet objectif d’accompagnement de la transition ?

Nous devons appeler de nos vœux tout ce qui est de nature à simplifier et à augmenter la lisibilité des dispositifs et services pouvant encourager les particuliers à participer à la transition énergétique. Cela repose surtout sur la mise à disposition de l’information. C’est dans ce but que nous mettons à disposition de tous des publications pédagogiques (Les clés de la banque), soit pas moins de huit mini-guides apportant l’information nécessaire sur les produits et financements « verts » existants, en matière de logement et de transport comme d’épargne et de placement.

Ainsi les banques françaises confirment qu’elles sont des acteurs engagés et mobilisés du financement de la transition énergétique, aux côtés de leurs clients et en complémentarité d’action avec l’ensemble des autres parties prenantes de ce défi économique et sociétal collectif.

Propos recueillis par L.B.

 

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº838