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Rencontre avec...

Jérôme Traisnel, cofondateur de Slimpay

Créé le

20.12.2010

-

Mis à jour le

16.06.2017

Créée en 2009, SlimPay vient d’obtenir l’agrément de la Banque de France en tant qu’établissement de paiement. La société compte enrichir les moyens de paiement issus de SEPA en proposant de nouveaux services sécurisés aux créanciers. Son cofondateur nous dévoile ses ambitions.

En quoi consiste SlimPay ?

Nous pensons que le prélèvement SEPA ouvre de nouvelles possibilités techniques. Il y a une spécification minimale sur laquelle les opérateurs de paiement vont greffer des services. Nous allons proposer des services autour de SEPA (NDLR : voir dossier central de ce numéro) et aider les créanciers à le mettre en œuvre. Nous avons des services autour de la gestion des mandats dès la validation de la signature d’autorisation et de l’exécution des paiements.

Comment vous est venue l’idée de SlimPay ?

C’est d’abord un projet qui a été créé par deux vétérans de l’Internet qui connaissent la problématique du commerce en ligne. Personnellement, j’ai travaillé chez Schlumberger (devenu depuis Gemalto) pour la partie monétique, puis dans les années 2000, j’ai créé une première start-up proposant ses services aux opérateurs mobiles, notamment autour de la monétisation par SMS. Mon associé, Jean-Louis Hoenen, a travaillé chez Kabira qui fournit des plates-formes transactionnelles autour de la carte bancaire. Nous avons le sentiment qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour le paiement sur Internet, notamment à l’occasion de l’introduction des produits SEPA. Il y a ainsi de plus en plus de prélèvements, y compris pour le contenu ​: abonnement à la télévision payante, aux jeux en ligne, à la presse électronique, etc.

Vous comptez vous concentrer autour du SDD (SEPA Direct Debit) ?

Nous avons des services autour de la gestion du mandat. Nous voulons permettre au créancier de valider la signature de l’autorisation, comme c’est désormais sa responsabilité. Les créanciers n’ayant pas préenregistré la signature manuscrite des débiteurs (à la différence des banques) ne veulent pas du mandat papier, car ils ne peuvent apporter la preuve que la signature manuscrite est bonne. Le e-mandat permettrait au créancier d’interroger la banque du débiteur en lui demandant de signer le mandat à la façon de 3D Secure pour les transactions en ligne par carte bancaire. Or le e-mandat est optionnel pour les banques et c’est un système très lourd à gérer pour les créanciers. Nous proposons une solution de signature électronique du mandat·qui équivaut à un mandat papier dématérialisé.

En quoi consiste-t-elle ?

Nous mettons en œuvre un système de certificat ​électronique. Dans un premier temps, nous identifions le signataire grâce à un faisceau de preuve (adresse de livraison, adresse de facturation, numéro d’abonné, adresse de courrier ​électronique, compte ​bancaire et numéro de téléphone portable). Ces ​données sont passées ​dans un module de détection de fraude. Puis nous ​créons un PDF que le débiteur doit signer en entrant un mot de passe à ​usage unique reçu par SMS. Cette autorisation de prélèvement est ensuite stockée chez un ​tiers archiveur, CDC Arkhineo. Notre solution ne ​nécessite aucun ​téléchargement sur le poste du client.

Est-ce le seul service que vous allez proposer ?

Non, nous avons l’intention de faire une offre globale pour des sites marchands et des petites entreprises qui va de la gestion du mandat jusqu’à l’exécution du prélèvement pour des gens qui devraient faire du prélèvement et qui n’en font pas en raison de sa complexité de mise en œuvre. Nous sommes actuellement dans une phase de test et nous devrions implémenter le SDD chez nos premiers clients au premier trimestre 2011. Ce seront surtout des entreprises travaillant en B2B avec une prestation récurrente (comme des cabinets d’expertise-comptable) ou des vendeurs de contenus numériques sur abonnement (jeux en ligne, presse, mais également antivirus ou contrôle parental) qui eux utilisent encore beaucoup la carte bancaire. Pour la partie signature pure, de grands comptes sont également intéressés.

Comment allez-vous facturer vos services ?

Nous facturons en mode SAAS (Software As a Service) transactionnel pur en fonction du nombre de signatures effectuées avec notre système, le prix étant dégressif en fonction du volume de signatures. À l’heure actuelle, un mandat papier coûte entre 5 et 15 euros au créancier ; avec notre produit, celui-ci devrait faire une économie de 30 %, voire plus.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº732