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L'ESG, avenir de la gestion d'actifs

Créé le

25.05.2021

En 2013, le dossier de Revue Banque [1] titrait : « l’ISR va-t-il devenir la norme ? ». Huit ans plus tard, il semble bien que la réponse soit positive. Ce nouveau dossier piloté par Séverine Leboucher (journaliste) montre que la gestion d’actifs centrée sur les critères ESG pourrait s’imposer dans les prochaines années. La demande initialement portée par les investisseurs institutionnels a essaimé vers les particuliers, d’abord au travers de l’épargne salariale, mais de plus en plus directement dans leurs souhaits courants d’investissement. L’offre suit, avec un développement exponentiel de fonds présentés comme respectant les normes ESG. La réglementation, tant au niveau national – la France a notamment été pionnière avec l’Article 173-VI de la loi de transition énergétique de 2015 instaurant des exigences en matière d’information extra-financière – qu’européen, a donné une forte impulsion dans ce domaine. La crise sanitaire, et les réflexions qu’elle a portées sur nos modes de vie et de consommation, a accéléré la tendance durant ces derniers mois. Pour autant, il reste encore des étapes à franchir : le risque de greenwashing de l’offre de fonds n’est aujourd’hui pas écarté face à des épargnants parfois peu ou mal informés ; surtout la collecte et l’exploitation des données non financières restent un enjeu essentiel pour que s’impose une gestion d’actifs ESG. Or celles-ci ne répondent aujourd’hui à aucune norme internationale, elles restent hétérogènes et de qualité très variable, et donc peu comparables. Mais de nombreux travaux sont en cours, notamment au niveau européen, pour surmonter cet obstacle.

Et aussi dans ce numéro…

Dans la droite ligne de la gestion ESG, la Banque de France a engagé depuis 2018 une démarche d’investisseur responsable dans la gestion de ses portefeuilles d’actifs pour compte propre, adossés à ses fonds propres et à ses engagements de retraite. Elle s’est dotée d’une charte d’investissement responsable et a structuré en mars 2019 sa stratégie autour de trois axes : le premier spécifique au climat, un second couvrant plus largement les sujets ESG, et un troisième concernant l’engagement auprès des entreprises dont la Banque de France est actionnaire. Trois ans après, Alexandre Gautier, Benjamin Bonnin et Anne Mongodin (Banque de France) en tirent les premiers enseignements.

En 2019, l’autorité bancaire européenne (ABE) a lancé une étude sur les dépenses issues des obligations de reporting prudentiel, avec pour objectif de mieux comprendre ces dernières et d’identifier les moyens pour les réduire. Dans cette perspective, l’ABE travaille aussi sur une possibilité de reporting intégré, sur laquelle elle a publié le 11 mars dernier un Discussion Paper, dont les propositions étaient ouvertes aux commentaires jusqu’au 11 juin 2021. Johan Leroy et Thomas Verdin (BM&A) détaillent ce projet dont « la conception incarnerait le principe de “définir les données une fois et les déclarer une fois” ».

Alors que le gouvernement français a présenté le 17 mars dernier sa stratégie nationale pour le cloud, Sabine Marcellin (DLGA) revient sur les mutations opérationnelles et réglementaires qu’engendre ce dernier. En effet, face à une utilisation de plus en plus intensive de ces solutions d’externalisation, un cadre réglementaire tend à se structurer autour des questions de sécurité et de confidentialité des données, de cybersécurité des systèmes et infrastructures informatiques, de gestion des risques et de contractualisation, dont certaines dispositions sont spécifiques au secteur bancaire.

 

1 Revue Banque n° 758, mars 2013

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº857
Notes :
1 Revue Banque n° 758, mars 2013
RB